• Libre antenne pour le libéral Bolkestein

    Mercredi 6 avril : libre antenne pour Bolkestein

    C'est l'heure de gauche de Christine Okrent. Plutôt que de consacrer une émission au non, après Aubry (pour le oui) et Giscard (l'initiateur même du texte constitutif), voilà Lang (pour le oui), le secrétaire national des Verts («voter oui, pour mieux réviser le texte ensuite», sic) avec Arlette Laguiller (pour le non) et Marie-George Buffet (pour le non). Mais alors que l'on s'engage sur le fond, Lang s'évertue à répondre à une autre question, c'est-à-dire la question du jour : «peut-on mener une politique nationale de gauche ?»
    Okrent : en quoi le projet constitue une avancée en matière de droits économiques et sociaux ?
    Lang : pour la première fois, les droits sociaux sont reconnus. Je réfute la thèse du carcan qui nous empêcherait de nationaliser, de mener une politique de gauche...

    Le lendemain matin sur France Inter, Bolkestein apporte, en filigrane, des éléments de réponse. Mais il faut trier. Car il peut tout dire Fritz et son contraire, sans jamais qu'un journaliste ne lui demande la moindre précision. Présenté comme «courageux», il est venu défendre Sa directive sur la libéralisation des services aux Français. Faire de la “pédagogie”. Une communication dans un parfum étrange, ceux qui critiquent la directive se voyant taxés de xénophobes. Et Bolkestein d'affirmer que la disposition dite du pays d'origine ne contredit en rien le droit français, sur le plan économique et réglementaire s'entend. «Les normes françaises (voir l'exemple de la cuve à mazout) s'imposeront aux travailleurs étrangers.» Oui, sauf qu'il ne s'agit pas de ça : le salarié français (tout comme le chômeur) craint tout simplement de se voir concurrencer par une main d'œuvre moins chère, dans son propre métier.
    D'ailleurs, lorsqu'un auditeur pose la question d'un SMIC européen, les deux journalistes volent au secours de Bolkestein pour bien nous faire comprendre que les dispositions sociales relèvent de la seule décision des Etats. Bolkestein estime enfoncer le clou en faisant remarquer que le droit social n'est pas le même au Portugal, en Grèce, en France...
    Oui, mais justement, serait-on tenter d'objecter. Si la France maintient son niveau social, les consommateurs ne sont-ils pas les fournisseurs de service les moins chers ? Ce faisant, n'obligeront-ils pas l'économie à s'aligner sinon à disparaître ? Et qui pensez-vous paiera le prix de compétitivité : les actionnaires, les bénéfices ou les salaires ? A moins bien sûr que le bon Français revendiquent de payer plus cher.

    Même si on évoque les risques de dumping social sur les ondes de France Inter, personne n'irait jusqu'à dresser des (mêmes lointaines) correspondances entre des choix économiques contraignants et un système social de la seule responsabilité des Etats (soumis au pacte de stabilité).

    Raffarin a bien entamé des «ajustements» en terme de compétitivité qu'oblige l'option libérale choisie par l'Europe. Le déisr de séparer la politique intérieure de celle menée à l'échelle européenne ne devrait pas être dictée par les circonstances.

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