• Jeudi 31 mars : Sauve-qui peut (au secours,Giscard revient !)

    Après un Giscard estimant que le traité constitutionnel est bien écrit (au diable la modestie) stigmatisant les dérives d'un système politico-médiatique (sans doute celui qui invite deux semaines de suite les partisans du oui, Aubry puis Giscard), voilà que l'ex dévoile à mots à peine couvert et toute honte bue son dessein : devenir le président des Etats-Unis d'Europe.

    Le nouvel Obs' sort du bois. Sur fond blanc comme vertu, il dit «pourquoi nous dirons oui.» Et, faute d'arguments, décide de s'attaquer aux arguments du non, en évitant soigneusement de s'appuyer pour cela sur le fond, c'est à dire le texte lui-même, en jouant de la formule pour mieux éviter de débattre.
    Ainsi, l'Obs' s'attaque à un soi-disant argument du non, qui refuserait la Constitution parce que «gravée dans le marbre.» (alors que précisément l'argument soulève que c'est «le libéralisme qui serait gravé dans le marbre.»). Voilà donc une bien curieuse honnêteté journalistique.
    Réponse de l'Obs, «réformer la Constitution sera plus facile que la renégocier.» Avec cette analogie : il est plus facile de «repeindre la cage d'escalier que de reconstruire la maison»...«Qu'importe le ravalement de façade où les travaux d'intérieur puisque ce sont les fondations qui sont là remises en cause», pourrait-on répondre sur le même mode.

    Et puis, sous la plume de Laurent Joffrin : «aux déçus de l'Europe, il font répondre une chose simple : la mondialisation ferait sentir ses effets avec ou sans Maastricht, avec ou sans Constitution. C'est un processus global qui touche tous les pays et les oblige tous à des efforts considérables.» Mais, peut-on objecter, cette mondialisation génère d'énormes profits, y compris en France. Et pas que des conséquences tragiques pour la France d'en bas. Il y a donc chez nous un intérêt à une mondialisation débridée qui comme, d'inspiration libérale, co-génère efficacité (du capital) et inégalités (entre citoyens). Et c'est bien de partage du revenu de cette mondialisation qui est en jeu. Mais l'Obs' ne va pas si loin.

    Un peu plus loin : «il faut tirer les conséquences des transformations mondiales du libéralisme». Et quelles conclusions tirer de ce libéralisme qui ne conçoit que la rentabilité à court terme, mettant en jeu la pérennité des entreprises par une compression des frais (de personnel s'entend) et des investissements.

    Plus loin : «C'est surtout d'avoir échoué à produire une stratégie française dans la mondialisation qui réduise le chômage de masse et répartisse plus justement les avantages et les sacrifices.» Montrant le chemin, l'Obs' s'interdit pourtant de l'emprunter puisque concluant à l'incapacité de la France à s'adapter aux règles internationales libérales (qu'il faudrait donc changer, soit, mais surtout en s'y adaptant).

    Une autre voie est bien possible, mais, pour l'Obs' : «dans ce cas, on va attendre que Bernard Cassen (ATTAC) gagne une élection nationale.» Remettre en cause le système de représentation, la vie politique résumée au choix d'un chef (encore renforcée par le quinquennat) est un horizon indépassable. Mieux vaut réduire la pensée à la popularité de celui qui les prononce.

    En sus de cette pensée réduite à un prémachage idéologique qui ne dit pas son non (sous prétexte on le suppose, d'objectivité), l'Obs publie un mode d'emploi pour bien vulgariser la Constitution (voilà sans doute la pédagogie dont se réclame Chirac). Ce carnet détachable résument les bonnes intentions et élude à peu de frais la partie 3 du traité, relative aux politiques économiques, partie pourtant la plus contraignante et la plus volumineuse.

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  • Jeudi 31 mars : Sauve-qui peut (au secours,Giscard revient !)

    Après un Giscard estimant que le traité constitutionnel est bien écrit (au diable la modestie) stigmatisant les dérives d'un système politico-médiatique (sans doute celui qui invite deux semaines de suite les partisans du oui, Aubry puis Giscard), voilà que l'ex dévoile à mots à peine couvert et toute honte bue son dessein : devenir le président des Etats-Unis d'Europe.

    Le nouvel Obs' sort du bois. Sur fond blanc comme vertu, il dit «pourquoi nous dirons oui.» Et, faute d'arguments, décide de s'attaquer aux arguments du non, en évitant soigneusement de s'appuyer pour cela sur le fond, c'est à dire le texte lui-même, en jouant de la formule pour mieux éviter de débattre.
    Ainsi, l'Obs' s'attaque à un soi-disant argument du non, qui refuserait la Constitution parce que «gravée dans le marbre.» (alors que précisément l'argument soulève que c'est «le libéralisme qui serait gravé dans le marbre.»). Voilà donc une bien curieuse honnêteté journalistique.
    Réponse de l'Obs, «réformer la Constitution sera plus facile que la renégocier.» Avec cette analogie : il est plus facile de «repeindre la cage d'escalier que de reconstruire la maison»...«Qu'importe le ravalement de façade où les travaux d'intérieur puisque ce sont les fondations qui sont là remises en cause», pourrait-on répondre sur le même mode.

    Et puis, sous la plume de Laurent Joffrin : «aux déçus de l'Europe, il font répondre une chose simple : la mondialisation ferait sentir ses effets avec ou sans Maastricht, avec ou sans Constitution. C'est un processus global qui touche tous les pays et les oblige tous à des efforts considérables.» Mais, peut-on objecter, cette mondialisation génère d'énormes profits, y compris en France. Et pas que des conséquences tragiques pour la France d'en bas. Il y a donc chez nous un intérêt à une mondialisation débridée qui comme, d'inspiration libérale, co-génère efficacité (du capital) et inégalités (entre citoyens). Et c'est bien de partage du revenu de cette mondialisation qui est en jeu. Mais l'Obs' ne va pas si loin.

    Un peu plus loin : «il faut tirer les conséquences des transformations mondiales du libéralisme». Et quelles conclusions tirer de ce libéralisme qui ne conçoit que la rentabilité à court terme, mettant en jeu la pérennité des entreprises par une compression des frais (de personnel s'entend) et des investissements.

    Plus loin : «C'est surtout d'avoir échoué à produire une stratégie française dans la mondialisation qui réduise le chômage de masse et répartisse plus justement les avantages et les sacrifices.» Montrant le chemin, l'Obs' s'interdit pourtant de l'emprunter puisque concluant à l'incapacité de la France à s'adapter aux règles internationales libérales (qu'il faudrait donc changer, soit, mais surtout en s'y adaptant).

    Une autre voie est bien possible, mais, pour l'Obs' : «dans ce cas, on va attendre que Bernard Cassen (ATTAC) gagne une élection nationale.» Remettre en cause le système de représentation, la vie politique résumée au choix d'un chef (encore renforcée par le quinquennat) est un horizon indépassable. Mieux vaut réduire la pensée à la popularité de celui qui les prononce.

    En sus de cette pensée réduite à un prémachage idéologique qui ne dit pas son non (sous prétexte on le suppose, d'objectivité), l'Obs publie un mode d'emploi pour bien vulgariser la Constitution (voilà sans doute la pédagogie dont se réclame Chirac). Ce carnet détachable résument les bonnes intentions et élude à peu de frais la partie 3 du traité, relative aux politiques économiques, partie pourtant la plus contraignante et la plus volumineuse.

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  • Mardi 29 mars : un week-end de vide
    Le vide, l'absence d'arguments... Et Giscard qui estime que la campagne ne se passe pas bien chez nous et que c'est bien dommage... Trop de débat sans doute... En première page du Monde, ce serait tellement possible si tout le modne pouvait accepter sans rien dire, sans critique. Ce sont pourtant les mêmes dont la bouche déborde du mot démocratie.
    Alors que l'ex-futur président des Etats-Unis d'Europe porte un jugement de valeur sur les fondements même de celle-ci, France Inter lance un site internet, «parce qu'on nous accuse de préférer le camp du oui, voici un site des contributions des internautes.» ça commence bien avec du côté du non, 100% de souverainistes. Belle contribution au débat.

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  • Vendredi 25 : non à 54%
    Non à 54%. Paranos, on se demande si c'est pas un coup de Trafalgar pour mobiliser à droite. Dribe d'une conservation surréaliste saisie dans une manif' : «bon maintenant que le “non” va gagner, il faut savoir ce qu'on va faire après...», avance un Vert. C'est sans doute ce que Vhirca appelait se tirer une balle dans le pied.
    A gauche, les lycéens essuient les coups de matraque devant le rectorat. D'aucuns y voient un durcissement gouvernemental.
    Le sondage ? La Constitution et le référendum intéressent très peu les foyers. Après une semaine de campagne consacrée au “oui”, on constate qu'on parle plus de sécheresse et Francis Lalanne est de retour. Le prince Rainier et le pape, la peur du vide quand les parrains dévissent. La traversée du Pacifique à la rame.
    La vraie campagne n'a pas encore commencé. La propagande reste douce. En sous-marin. Dans le populaire PJ, les syndicats «sont des gens bien mais dangereux», les jaunes sont mis en lumière, ils aiment leur travail? N'ont pa sle choix. Le représentant syndical est un violent. Sans états d'âme. Au poste.
    Raffarin assène :“Le oui n'est ni de gauche, ni de droite. C'est pour ou contre l'Europe”. Contre-vérité puisqu'il s'agit précisément de se prononcer sur un texte et sur des orientations pas sur l'Europe ou pas l'Europe.
    «30 pompes !» ordonne au téléspectateur avachi un spot de TF1.

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  • Jeudi 24 : méthode coué

    Plus besoin de parler, d'avancer des arguments. Sur “Cultures et dépendances”, Gisbert intervient avec une adresse au bas de l'écran : “Peut-on réformer la France”. Dans le climat actuel, la question suffit à induire la réponse «Non, on ne peut pas réformer (le service public s'entend), trop de rigidités, manque de souplesse et de flexibilité.
    A chaque fois qu'un partisan du non Cabanne ou autre prend la parole, c'est un déluge de réactions. Le camp du non doit être celui de l'outrance, du replis sur soi, la modernité mérite mieux que cela...

    Tard le soir, très tard vers 2 h du matin. Un éditeur, dans l'émission des insomniaques. Il dit : «les élus sont unanimes pour dire l'importance de la lecture dans la démocratie. Pourquoi alors ne donne-t-on pas les moyens nécessaires à la promotion de la lecture», qui va bien au-delà d'une croissance du marché du livre dopée aux anabolisants des best-sellers, publiant à tour de bras les textes marketés ? «Parce que la lecture développe la capacité de compréhension, l'esprit critique et une certaine subtilité de pensée. Quel est l'intérêt d'avoir un peuple intelligent dans notre société ? Pour qui ? Pourquoi ?» Un Ange passe.

    Heureusement qu'il y a François Bayrou. Effrayé par les sondages, l'homme du revers, demande à Raffarin de ne pas intervenir, à cause du bilan du gouvernement. L'UMP s'insurge, comme pour ne pas être en reste dans la guéguerre politique.Sauve qui peut. Le PS commence à la jouer gagnant sur les deux tableaux.On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre : un PS en implosion et forcément perdant. D'autres voix se prononcent déjà pour l'après : construire, avec qui ? Calcul dérangeant de l'avenir des idées sur lesquels les penseurs officiels pourraient vivre...

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